Et si on revenait à la mythologie ?....
Michel Maffesoli, sociologue et ancien professeur à l'Universite René-Descartes rappelait cette petite histoire de la mythologie grecque :

Le triomphe de Dionysos...
L’histoire de Thèbes : quand une société perd son âme
I
Cadmos est le fils du roi Agénor de Tyr, en Phénicie. C’est le fondateur de la ville de Thèbes après avoir tué un dragon. Il épouse Harmonie et ensemble ils ont quatre filles dont Agavé et Sémélé.
Agavé est la mère de Penthée. Sémélé la mère de Dionysos dont Zeus est le Père.
Devenu vieux, Cadmos passe le pouvoir à Penthée, son premier petit-fils.
Celui-ci décide de tout dans la ville jusqu’au moindre détail. Il administre sa cité comme un “technocrate”.
La ville est parfaitement administrée. Le chef s’occupe de tout. La faim disparaît.
Mais la vie aussi. Tout est interdit, contrôlé, réglementé par le haut. La ville perd son âme et l’ennui s’installe partout tout le temps.
Les habitants - notamment les femmes - se tournent alors vers Dionysos qui entrent triomphalement dans la ville.
On tue Penthée et la vie et la fête reviennent à Thèbes. La cité retrouve son âme.
Michel Maffesoli rappelle que la vie n’a de sens que si les humains parviennent à “faire avec” la finitude plutôt que de vouloir l’éradiquer ou de l’esquiver.
Les Thébains ont préféré prendre le risque d’avoir faim pour ne pas sombrer dans l’ennui.
Le sociologue exhorte ses contemporains à vivre avec le virus plutôt que de chercher à l’éliminer en sacrifiant tout ce qui fait que nos vies ont du sens.
Pour cela, il faut sortir d’un pouvoir qui vient d’en haut et qui régit tout pour permettre à tous d’agir en adultes responsables.
Michel Maffesoli propose d’aller plus loin et d’en finir avec l’époque moderne qui est de l’ordre du “dramatique”. C’est une époque où l'on tente de résoudre la finitude grâce à des solutions techniques.
Dans un drame, les problèmes des personnages sont résolus.
Michel Maffesoli pense que l’époque qui s’ouvre est délicate, sans solutions toutes faites. Elle demande un ajustement au réel.
À la fin de l’histoire, les personnages acceptent leur sort et font avec. C’est le retour du tragique.
Entre "dramatique" et "tragique" faut-il choisir ?
Ceci n'est pas une thèse, ni une antithèse... ni une pensée claire qui dit ce qu'il faut faire...
Mais en fait, que faut-il faire ? Qu'est-ce qui guide nos manières de faire ?