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FAUT-IL MOURIR POUR VIVRE ?

Maisons D’Évangile, Cellules d’Évangélisation, chercheurs de Dieu

Enseignement 275 :  17 mars 2024

5e DIMANCHE DE CARÊME B

FIL ROUGE DU CARÊME :

« Dans la tourmente, nous est donné le signe du salut ».

 

Faut-il mourir pour vivre ?
Croix dans la basilique de Trèves en Allemagne

AUJOURD’HUI : FAUT-IL MOURIR POUR VIVRE ?

 

LIVRE DU PROPHÈTE JÉRÉMIE 31, 31 - 34

Mais voici quelle sera l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israëlquand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur.Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ;je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

 

LETTRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX 5, 7 - 9

Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair,offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplicationsà Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucéen raison de son grand respect.Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissanceet, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.

 

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Jean 12, 20 - 33

il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalempour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande :« Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus.Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ;mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ;qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle.Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ;et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur.Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.

Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ?– Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! »Alors, du ciel vint une voix qui disait :« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre.D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. »Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous.Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ;et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

 

La Parole de ce 4° dimanche de carême nous permet de continuer magnifiquement notre méditation de carême sur le thème du signe, du signe du salut…

Nous avons reçu :

le signe de l’arc-en-ciel, signe de l’alliance à jamais établie entre Dieu et toute sa Création… (1er dimanche de carême)

Le signe de la  trans-figuration, tant celle d’Isaac qui cesse d’apparaître à son père comme un objet de sacrifice, que celle de Jésus preuve que son choix de vie est celui de Dieu, que celle de tous les humains… de Sergueï Navalny… qui deviennent signe de Dieu… (2e dimanche de carême)

Le signe du nettoyage du Temple… du seul sacrifice qui nous est demandé : rendre notre être corporel disponible pour devenir le sanctuaire de Dieu.

Le signe que nous sommes chacun… rené à la vie… comme Nicodème…

 

Dernière étape… déjà… cinquième dimanche de carême… Dernière mise au point pour être prêts à entrer avec Lui… à Jérusalem… palmes à la main… pour acclamer le Roi qui va mourir sur une croix !

 

Je dirais volontiers que la Parole d’aujourd’hui nous invite à poursuivre la méditation du quatrième dimanche, à la peaufiner, à l’approfondir… L’interpellation de Jésus à Nicodème a été radicale… ne cherche pas le signe ultime de Dieu dans le ciel… dans un geste extérieur… même pas dans une transfiguration… laquelle il faut taire jusqu’au matin de Pâques, sur la stricte demande de Jésus en personne… L’étape de la Transfiguration (2° dimanche) est une promesse… pour ne pas caler en chemin…

Le geste de la purification du Temple nous a mis dans la bonne orientation… ce Temple, c’est le Temple du corps… C’est bien l’humain corporel tout entier qui doit devenir le Temple de Dieu et devenir ainsi le signe de Dieu… En Jésus tout d’abord, et par lui, et en lui, en chacun de nous…

Pour cela, il nous faut renaître à la Vie dans l’accueil du grand souffle de l’Esprit du Christ… Mais où est cette renaissance… Comment peut-elle bien s’accomplir en nous ?

Tous les textes de ce 5° dimanche répondent clairement à cette question… Il n’y a qu’un chemin déjà indiqué dans l’image du poteau où le serpent, image de Jésus, doit être élevé…

Il n’y a qu’un chemin… l’unique chemin de la Vie… et ce n’est pas celui qui est dans notre tête, qui « formate » l’homme occidental « moderne ». Ce n’est pas le chemin de la croissance à 1 ou 2 chiffres… (toujours suivie d’une chute qui celle d’une mort sans remède !).

C’est le chemin de la mort et de la Résurrection… C’est là l’ultime réflexion que la <parole nous demande. Quel est le sens de la vie ? Où va la vie ? « Il faut mourir pour vivre ». C’est la Loi de la Vie (que l’homme moderne refuse en bloc !).

La première condition pour admettre cela : c’est de refuser que cela soit l’imposition d’une punition de la part de Dieu… d’un Dieu méchant, d’un Dieu « offensé », etc. Cette « théologie » est avec raison refusée par l’humain moderne. Elle est fausse et vide inutilement les églises. Ce Dieu-là n’existe pas. Nous aimons jouer à « l’offensé », cela nous fait « exister », croyons-nous… mais cela est indigne de Dieu !

Mort-résurrection est la loi de la vie telle nous l’avons faite, marquée par le mal, par notre « faute » (je propose pendant un temps de ne plus utiliser le langage du péché, non pas parce qu’il serait faux, mais parce que, par déformation historique, il nous met dans une mauvaise perspective…).

Il nous faut, nous, renoncer, mourir à une manière de vivre qui mène à la mort… la sacrifier (c’est l’unique sens « raisonnable » du mot « sacrifice)… non pas à Dieu… mais pour notre propre bien…  mais pour la vie, le bonheur que Dieu veut pouvoir nous donner…

 

Relisez maintenant les trois textes de ce dimanche dans cette « perspective »… Et laissez-les mijoter toute la semaine dans ce « jus »…

Jérémie : attention au mot « cœur »… Qu’est-ce que le « cœur » pour Jérémie ? De quoi le cœur biologique est-il le symbole… sinon du « centre », du fond, d’où rayonne la Vie dans tout l’être corporel… en réalité, cet être tout entier qui jaillit d’une intimité, qui est la fois la sienne et celle du divin qui l’inonde (c’est ce que dit toute la mystique de toutes les cultures !). L’alliance de Vie que Dieu ne cesse de conclure avec tout être… la Loi de la Vie, l’unique chemin de la Vie n’est plus extérieur à l’humain, ni d’ailleurs à toute la Création… Elle est intérieure… une dynamique intérieure qui propulse tout l’être ver la Vie.Bon… Qu’est-ce que cela veut dire ? Déjà, que nous ne sommes sauvés par aucun geste extérieur en lui-même… ni par le jeûne, ni par …. Cela ne veut pas dire, comme nous semblons le croire naïvement aujourd’hui, que nous n’avons pas besoin de jeûner (en le laissant aux religions primitives !)… mais que le jeûne doit changer de sens… Il n’est pas un geste extérieur pour se concilier le divin, se mettre à genoux devant lui… Il est un geste greffé sur la Loi de mort et de vie inscrite en nous…

Paul… le plus difficile… Ce petit morceau de l’épître aux Hébreux est un chef-d’œuvre absolu qui remet la balle au centre sur toute la ligne :Elle centre tout sur le Christ, premier Sauvé, sauvé le premier de la mort… par la mort au mal… par le chemin de l’obéissance… Attention… quelle obéissance ? l’obéissance à la Loi de la Vie… et non pas à un Dieu pervers…

Par le chemin de la souffrance… Attention encore… Quel est le sens de la souffrance ? Surement pas de « satisfaire » Dieu qui ne peut y trouver aucune joie… surement pas de nous sauver, car la souffrance ne sauve rien par elle-même… C’est nous qui pouvons lui donner un sens dans ce mourir qui est un mourir à nous-mêmes… Attention, c’est l’expression la plus dangereuse ! – il s’agit d’un mourir à ce qui en nous s’oppose à la Vie, à une manière de vivre qui ne mène pas à la Vie, mais à la mort… Est-ce que la souffrance peut nous permettre de réaliser la loi de la Vie ?

Conduit à la perfection… Quelle merveille… C’est cela l’agir créationnel de Dieu… le salut éternel…Combien de fois avez-vous renoncé à lire ces quelques lignes parce qu’elles vous apparaissaient « impossibles »… Mais n’en va-t-il pas ainsi pour tous les chefs d’œuvres de la littérature mondiale ?!

Jésus : l’image la plus simple… celle du grain qui meurt… Elle n’en est pas pour autant la plus évidente, la plus « vraie »… Elle est peut-être même la plus dangereuse.Car, demandons-nous… Que reste-t-il du grain qui « a donné sa vie » ? Rien ? Du grain peut-être bien qu’il ne reste rien… Mais pas du Christ, pas de l’humain qui est mort au mal… car le voilà, lui, et pas un autre… totalement vivant, ressuscité… C’est là, l’œuvre de Dieu…  l’ultime création de Dieu… Nous aurons toute l’éternité pour le comprendre. Et il faudra bien cela ! Heureusement… Si non, bonjour le « repos » et « l’ennui éternel », et le « sommeil » éternel que nous avons le malheur chrétien de nous souhaiter parfois et dont personne évidemment n’a la moindre envie… Bonjour les églises vides !

 

                                                       

 



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